Résumons: si les pieds des statues indiennes sont charnus et dodus, les bras des divinités sont multiples… et souvent un peu ébréchés par le temps… car plus fragiles… donc j'ai pris moins de photos…
De belles mains baguées (temple de Belur)
Mais pourquoi tant de bras ? il semble que ce soit au fil des siècles que les divinités aient vu leurs bras se multiplier sur les parois des temples, chaque bras tenant un objet symbolisant l'un des pouvoirs du dieu. Plus de mains brandissant des attributs… plus de puissance…
Si je compte bien… seize bras pour Shiva (Halebid)
Si l'on s'en tient à Shiva, le Shiva dieu de la danse, le nombre de ses bras varie selon ce qu'il interprète. (Informations puisées dans Védisme et Hindouisme (ed. Le Bas 1981) d'Anne-Marie Loth, grande spécialiste de l'Inde. Quand il danse la création, il possède deux yeux et huit bras, quand c'est la destruction, il a trois yeux et huit bras, quand il s'agit de l'incarnation des êtres… seize bras… Mais quand Shiva est honoré comme maitre du yoga, il se contente de quatre bras… ce qui est déjà pas mal. Hanuman le roi singe, Ganesh l'éléphant peuvent aussi avoir plein de bras … et donc autant de mains…
Bras ou jambes? Là, j'avoue que je m'y perds un peu… (Hampi)
Les mains brandissent donc les attributs du dieu, elles peuvent aussi tenir des mudras, positions de doigts bien précises dont chacune a un sens… et peut être un effet thérapeutique.
*Sur les mudras, un merveilleux livre, celui de Tara Michael: La symbolique des gestes des mains selon l'abhinaya-darpana (ed. Sémaphore, 1985) L'abhinaya-darpana est le livre qui codifie les principaux styles des danses classiquesindiennes. «Dans le yoga, et en particulier le hatha yoga, la mudra est ce qui "scelle" le souffle à l'intérieur du corps, l'y enferme de façon inviolable, explique Tara Michael. Elle constitue une barrière, une fermeture infranchissable pour les maux", tels que la maladie, la vieillesse et la mort, elles les exclut, elle y met fin».
Tenez les bons mudras… et vous franchirez les âges…