Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
8 Août 2010
A propos d'un baume irrésistible, baptisé yes to poivrons qu'elle a réalisé récemment, Michèle a évoqué l'emploi d'ispopropyl palmitate; ça tombe bien, je viens d'en recevoir. Y avait plus qu'à…
J''ai donc tenté deux variantes assez proches dans leur construction, en gardant le même pourcentage 'd'isopropyl: 5% .
L'isopropyl palmitate est un ester d'acides gras qui se présente sous une forme liquide et s'incorpore en phase huileuse. Il convient donc dans les baumes. Il est parfois tenu comme irritant (à ne pas utiliser pur), ce qui m'a fait beaucoup hésiter avant d'en utiliser, les informations étant contradictoires. Sur le site très sérieux du Flacon ici (dans les commentaires) l'avis me semble plutôt positif. J'ai donc sauté le pas car il facilite la glisse et la pénétration des autres ingrédients, ce que je trouve intéressant pour un baume composé de substances choisies avec soin, à utiliser à petites doses sur le corps, mais ce qui le serait moins dans une soupe chimique… Ici, on le trouve sous une forme acceptée dans les produits avec label ECOCERT. J'ai un peu hésité pour les pourcentages. La fourchette donnée -où je l'ai acheté- étant de 2 à 10%, j'ai joué une valeur médiane.
Baume aux parfums anciens
20g macérat rose-benjoin dans jojoba
20g macérat encens-benjoin dans jojoba
5g macérat d’ambre dans jojoba, un merveilleux cadeau d’Irène
2g macérat rocou dans jojoba pour doper la couleur
20g mélange d'épices dans biofritol (cannelle, girofle, poivre)
8g huile d’Abyssinie (huile solide, très adoucissante, voir ici par exemple)
5g isopropyl palmitate
15g cire d’abeille
3 gelules toco 500 (vitamine E)
1g HE encens-myrrhe
Pour ce baume imaginé pour le plaisir du parfum, j'ai réalisé de nouveaux macérats huileux en intégrant un peu de benjoin d'Indonésie pilé pour favoriser la fixation des parfums.
J'ai mélangé deux encens de provenance différente. Le résultat est très agréable.
Pour le macérat rose/benjoin, j'ai un peu raté mon coup, allant à l'encontre de ce que je ne cesse de répéter: fiez vous à votre nez! Je fais souvent les macérats à chaud en deux étapes. Je les demarre en fin d'après-midi ou début de soirée au bain-marie où je les laisse deux à trois heures, puis j'éteins et je reprends le lendemain matin une heure ou moins avant le boulot.
J'ai procédé ainsi à la fois pour les encens et la rose. Or, dès le soir, le macérat de rose sentait divinement bon, et j'aurais dû m'en tenir là. J'ai poursuivi le lendemain matin, pas longtemps pourtant, ce qui a quasiment écrasé le parfum!
Je n'ai choisi qu'une huile essentielle, complexe puisqu'il s'agit d'un mélange encens-myrrhe (Floracopeia), mon souhait avec ce choix étant de réaliser un parfum quasi biblique: encens, benjoin, ambre, myrrhe, épices … Tous ces ingrédients ont circulé en Méditerranée depuis l'Antiquité ou presque.
Le résultat: un baume très jaune, qui sent l'encens à l'application, avant de dégager un exquis parfum ambré… La texture à l'application est étonnante, très fine, peu grasse. La peau boit très vite.
5% d'isopropyl palmitate m'ont donc semblé suffire.
j'ai mis le doigt dans un pot pour essayer de montrer la texture
Baume au laurier pour mains fatiguées
Après avoir gambergé, je suis partie de cette formule qui me semble bien fonctionner
68% d'huiles liquides, en essayant de les varier pour avoir divers acides gras
8% huiles solides et/ou beurres
5% isopropyl palmitate
15% cire (abeille ou olive)
2% HE (pour un baume aux effets un peu thérapeutiques, et à condition de ne pas retenir des He dermocaustiques en quantité )
1% bisabolol qui se disperse en milieu huileux, pour l'effet apaisant (et en pare-feu eventuel de l'isopropyl)
1% anti oxydant.
Faisant le ménage dans mes placards, j'en ai profité pour vider flacons de macérats et fonds de beurres ou d'huiles en ma possession. J'ai fait le baume avec ces moyens du bord, en respectant les pourcentages indiqués ci-dessus. Pour une fois, je n'indique pas les quantités utilisées, car elles sont liées au hasard de ce qui me restait plus qu'à une réflexion savante.
huiles liquides
avocat
pétales de rose+laurier dans biofritol
laurier+matricaire dans sésame+olive
millepertuis dans olive
tepezcohuite dans biofritol
laurier dans olive
beurres et huiles saturées
beurre tucuma
huile sapote
matricairedans huile de coco
isopropyl palmitate
cire d‘olive
anti oxydant (Aox), bisabolol
HE: laurier, lavandin super, lavande d'altitude, santal d'Ouvea (merci Catherine, j'apprécie beaucoup la note "fumée" de ce santal)
Comme il y avait pas mal de laurier en macérat, j'ai choisi l'option d'un baume anti inflammatoire au laurier. J'ai recherché sur le" calculateur à parfums" du site Rainbow meadow les formules renfermant de l'He de laurier. J'en ai retenu une baptisée "nails and hands blend" (mélange pour les ongles et les mains) composée ainsi: 1 laurier-4 lavande-1 santal, puis j'ai diversifié entre lavande et lavandin super, ce dernier ayant un net effet anti-inflammatoire.
1 lavandin super
1 laurier
3 lavande
1 santal
Ce baume a une texture très fine et très souple, un peu différente du précédent en raison des acides gras qui ne sont pas les mêmes. Il pénètre aussi incroyablement vite. C'est la finesse qui m'étonne vraiment.
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