Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
1 Mai 2011
Les chantillys de karité sont très faciles à réaliser et à décliner mais mieux vaut en faire en quantité pour compenser la pagaille que le fouettage du karité met en genéral dans une cuisine. Même avec un récipient adéquat (bien profond), le karité a néanmoins tendance -au début de l'opération…- à se mettre mystérieusement à voler hors du bol. Le grand avantage du beurre de karité nilotica (vitellaria nilotica, produit en Afrique de l'Est) très souple, est qu'il se travaille très facilement à la spatule.
… Spatule plutôt que cuillère magique pour ne pas trop perdre du mélange.
Pour le rendre encore plus souple, on peut y incorporer un petit pourcentage d'huiles, à bien doser si l'on veut obtenir un vrai baume. Un peu d'IPP (isopropyl palmitate) ajoute un toucher cosmétique très agréable. C'est un baume très facile à réaliser, et intéressant quand on souhaite utiliser des huiles essentielles ou des absolues précieuses car il n'y a absolument aucun chauffage (ni même passage au congélateur) et les ingrédients sont peu manipulés.
La formule
*81% de karité nilotica
*5% d'IPP (si on n'en a pas, on s'en passe et on remplace par de l'huile de coco fractionnée ou à la rigueur de l'huile de coco)
*1,5 % d'HE (on peut monter jusqu'à 5% au moins pour un baume thérapeutique et diminuer la quantité d'huile d'autant)
*12,5% huile ou macérat huileux
Procédé
Privilégier le one pot pour ne pas trop perdre de matière en transférant les ingrédients d'un bol à un autre.
Si on ne se sent pas sûr pour doser les huiles à main levée, un truc: verser un peu moins que prévu, et finir au goutte à goutte à l'aide d'une petite cuillère.
Si on préfère doser les huiles à part, y diluer les HE
Penser à sortir un peu à l'avance le nilotica s'il est conservé au froid.
Le peser dans un bol propre
Ajouter l'huile et l'IPP
Verser délicatement les gouttes d'HE sur les huiles
Touiller vigoureusement avec une spatule en silicone en raclant régulièrement le bas du récipient. La consistance devient (presque) liquide. Elle va vite se raffermir juste ce qu'il faut
Mettre tout de suite en pots à l'aide d'une mini spatule ou d'une petite cuillère
Tasser vigoureusement en tapotant les pots sur le plan de travail
L'histoire de ce baume nocturne
Ayant testé de Michèle (oui, encore elle … je suis une veinarde) un baume renfermant de l'absolue d'iris, j'ai été étonnée de son efficacité sédative. Dans L'aromathérapie (ed. Vigot) Monica Werner présente l'He d'iris comme rééquilibrante, apaisante, voire érotisante.
L'iris est une plante importante pour Rudolf Steiner l'anthroposophe. Voici un extrait merveilleux de ce qu'en dit l'un de ses disciples, Wilhelm Pelikan (in: L'homme et les plantes médicinales, tome 2, ed Triades) :
"Le moi, constituant de l'être humain, dresse notre corps en direction verticale; il allège, traverse de lumière et de chaleur notre organisation de liquides. Pour la plante aussi, la verticale est la ligne d'action sur laquelle les forces solaires du moi spirituel (le "moi" du monde végétal) oscillent entre la sphère cosmique et le centre terrestre. C'est selon cette ligne que les sèves végétales de l'iris montent et descendent d'une façon spéciale. Elles s'accumulent dans le domaine du sol, montent, allégées et éclairées, dans le faisceau des feuilles et dans la hampe à fleurs, puis, après un contact avec la zone astrale instigatrice de la floraison, elles entraînent le processus odoriférant vers le bas, jusque dans la racine, abandonnant le haut de la plante à une rapide dessication: c'est un jeu de montée et de descente; de stagnation et de jaillissement; de gonflement et de rayonnement. Ce que l'eau subit dans ce déroulement peut s'exprimer ainsi: devenir vivante-devenir physique".
Après une description si lyrique, je n'avais plus qu'une envie: élaborer à mon tour un baume à l'iris. Comme j'étais pressée, je n'ai pas eu la patience de commander l'absolue et j'ai fait l'acquisition du CO2 d'iris de AZ, très correct.Tous deux sont extraits du rhizome, odorant on l'aura compris à la lecture de la longue citation. Il y a finalement assez peu de racines odoriférantes, précieuses pour "enraciner". Parmi elles: angélique, vetiver, nard, gingembre, curcuma… et iris.
Il y a eu un hic.
J'avais eu il y a longtemps une réaction cutanée plutôt cuisante avec de la poudre d'iris. Ayant bien supporté l'absolue, j'étais ravie, sans imaginer qu'il n'en serait pas forcément de même avec le CO2, probablement plus concentré. Malgré le dosage très raisonnable du CO2 d'iris, j'ai dû rapidement renoncer à une première version de ce baume, légèrement plus concentrée que celle donné ici.
J'en ai refait mais pour offrir et en testant à peine, en diminuant l'iris et en ajoutant :
-de l'HE de bergamote, très relaxante, anxiolytique, et qui s'accorde très bien ofactivement avec l'iris. On trouve cette association par exemple dans Iris Nobile d'Acqua di Parma
-un macérat maison d'écorce bio de combawa dans de l'huile d'olive pour renforcer la note agrumes.
Les macérats de peaux d'agrumes sont très agréables à fabriquer car le parfum est très présent, à la condition de bien les surveiller car si la macération est trop prolongée, ou la chauffe trop longue ou élevée, on obtient une odeur qui a perdu sa netteté. Il en est de même pour les teintures de peaux d'agrume qui doivent macérer brièvement.
Il s'agit d'un baume pour préparer au sommeil. Ne pas l'utiliser avant de se mettre au soleil en raison des agrumes photosensibilisants.
Le baume obtenu est d'un crème très pâle
Baume nocturne iris-bergamote
4g IPP
50g nilotica
7 huile d'olive macérée au combawa
5gtes CO2 iris
15gtes HE bergamote
(Les proportions sont légèrement différentes de celles indiquées plus haut).
Lien
Sur les karités ici
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