Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
12 Mai 2008
Je traine dans tous mes voyages un peu de gel pour les jambes que je prélève d'un tube qu'on m'avait donné. Pas spécialement bio, -il s'appelle gel jambes défatigant Dax (Accor Thalassa) - il renferme néanmoins une synergie d'huiles essentielles que je trouve particulièrement efficace. ll est à base d'eau thermale de Dax, -à hauteur de 20%- et affiche:
2% HE de pin sylvestre,
1% menthol
0,150% He de sauge officinale
0,150% HE de lavande vraie
0,050 % HE de petit grain bigarade
0,050% He de cyprès (cupressus sempervirens)
0,050% He de melaleuca (tea tree)
0,025% He de santal blanc
0,025HE de genièvre 0,025
Le reste: polysorbate 80, carbomer et compagnie…
Il touche à sa fin, j'ai donc voulu en refaire, en version plus clean … et sans eau de Dax puisque je n'en n'ai pas.
J'avais à ma disposition la magnifique recette de gel décontractant pour les jambes donnée par Michèle sur le blog collectif Potions et chaudron, mais j'ai eu envie d'essayer autre chose, en reprenant la formule de la gelée pailletée pour le corps imaginée l'an dernier et qui s'est révelée d'une stabilité à toute épreuve; j'ai aussi décidé d'intégrer des bio saccharides (fucogel) qui donnent un toucher incroyablement agréable…
J'ai donc sorti flacons et ustensiles, toute guillerette, …jusqu'à ce que je constate, à dix heures du soir un dimanche, que j'avais terminé mes huiles essentielles de pin et que je n'avais plus que des HE de sapin à ma disposition, plutôt vouées à la sphère pulmonaire. J'ai donc dû gamberger à nouveau pour essayer de conserver un peu l'esprit, sinon la lettre de la formule initiale…En réalité, emportée dans ma lancée, j'ai fait pas mal de modifications.
J'en ai profité en effet pour:
-ajouter de l'He de mastic grec (pistacia lentiscus var. chia). Le pistachier -celui de Corse, extrait des rameaux et feuilles) est fortement recommandé pour améliorer la circulation lymphatique. J'ai recherché la composition de l'HE essentielle grecque extraite de la résine, elle semble riche, parmi d'autres composants, en a-pinene et B-myrcène, présents dans l'huile corse.
NB: j'ai enfin compris pourquoi je lisais souvent des remarques que je ne comprenais pas sur l'odeur peu engageante de l'HE de lentisque… elle est tirée de la distillation des feuilles et rameaux, j'ai eu récemment l'occasion de la sentir, elle dégage en effet une senteur très âpre, alors que celle que j'utilise (tirée de la résine) a un parfum thérébentiné gourmand.
-glisser également de l'HE de niaouli, venue tout droit de Nouvelle Calédonie (un cadeau magnifique de Catherine), présentée, entre autres, comme un décongestionnant veineux sur le site de Bio Mada.
- mettre une touche d'HE de iary, une huile malgache à qui je cherchais un emploi. Bio-mada la conseille notamment comme anti inflammatoire et pour ses propriétés anti-fatigue.
-tenter l'absolue de feuilles de violette, parfois évoquée contre les circulations paresseuses
Bloc de menthol … attaqué au couteau à parmesan
-j'ai aussi étrenné une teinture de jasmin maison (faite avec de la tequila) pour dissoudre le menthol, difficilement détaillé en petits morceaux. La fleur de jasmin a des propriétés relaxantes, elle est plutôt utilisée dans de l'huile, mais la teinture de jasmin est néanmoins de tradition ancienne.
-à la lavande, j'ai substitué du lavandin super que je trouve bien plus anti inflammatoire
-et au petit grain bigarade du petit grain combawa pour les mêmes raisons
-j'ai remplacé la sauge officinale (qui n'est pas en vente libre) par de la sauge sclarée phlébotonique.
Ma formule comportant un soupçon d'huile, j'ai choisi celle de tamanu, également anti inflammatoire et qui se marie bien avec les HE de l'hémisphère sud (combawa, niaouli, iary).
J'ai utilisé comme phase aqueuse trois hydrolats: menthe poivrée, et sauge sclarée, la première stimulante, antalgique, la deuxième bonne pour la circulation et j'ai ajouté de l'hydrolat de rose de Damas qui se marie très bien avec la menthe (et j'apprécie son parfum… ) de la silice et du gel d'aloe (à boire, acheté en litre, bien moins cher que le cosmétique, mais à utiliser dans les six semaines après ouverture de la bouteille, donc, je m'active… ).
… bref; ça n'a plus beaucoup à voir avec l'idée initiale, mais je trouve le résultat particulièrement agréable et relaxant. Je n'ai pas trop chargé en menthol pour pouvoir remettre souvent du gel.
Gel pour les jambes au mastic et à la menthe
10ml silice
40ml aloe gel à boire
15ml hydrolat menthe poivrée
15ml hydrolat sauge sclaree
15ml hydrolat rose damas
1g gomme xanthane,
2ml fucogel (bio saccharides)
2,5ml huile tamanu
environ 0,5g menthol dilués dans 3ml teinture de jasmin maison
HE
15gtes mastic
10gtes niaouli
7gtes lavandin super
6gtes sauge sclarée
5 gouttes iary
à hauteur de 2 à 3 gouttes ;
absolue de feuilles de violette, petit grain combawa
cypres, santal blanc, genevrier
O,6% conservateur
Tout se fait à froid.
Diluer un peu à l'avance le menthol dans la teinture de jasmin (procédé détaillé par Michèle dans sa recette de gel pour les jambes déjà citée)
Diluer également au préalable les HE dans l'huile de tamanu (ce que j'avais oublié de faire et qui a rendu l'intégration des HE dans le gel particulièrement fastidieuse).
Mélanger la silice, l'aloes, les hydrolats, saupoudrer avec la gomme xanthane, remuer très énergiquement au petit fouet à main, puis au fouet à capuccino (ça mousse, pour calmer le jeu, j'ai retouillé avec une baguette). Ajouter le fucogel, ce qui épaissit le mélange, la teinture au menthol, l'huile de tamanu aux huiles essentielles, le conservateur. Bien fouetter après chaque nouvel ajout.
On obtient un gel plus épais que la gelée pailletée, ce qui n'est pas plus mal car le produit semble ainsi rester plus longtemps en contact avec les jambes (même s'il ne laisse aucun effet gras, bien sûr). Les amateurs de gels très fluides peuvent supprimer le fucogel, mais le toucher devient alors moins repulpant.
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