Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
23 Novembre 2011
On me pose si souvent des questions à propos des élixirs, floraux ou de pierres que je mets dans mes produits cosméto qu'il faut bien que je réponde globalement…
Je repousse depuis longtemps l'écriture de cet article car il y a beaucoup d'éléments à prendre en compte. Sur une suggestion de Michèle, je vais expliquer pourquoi j'ai choisi tel ou tel elixir floral. Pour les pierres, j'y reviendrai.
Très brièvement, un élixir floral, qu'est ce que c'est?
C'est une macération au soleil de fleurs disposées, à peine cueillies, dans un bol empli d'eau pure de façon à en couvrir la surface. Elles sont ensuite sorties délicatement dès qu'elles commencent à flétrir (au bout de plusieurs heures). Le liquide de macération est alors versé jusqu'au goulot d'un flacon déjà empli à moitié de cognac. (Les proportions, c'est donc moitié moitié). Puis la bouteille est secouée pour dynamiser la solution appellée l'élixir-mère.
Ensuite, on va verser 7 gouttes de cet élixir dans un flacon de 30ml empli pour 1/3 de cognac et pour 2/3 d'eau pure, on secoue à nouveau pendant 30 secondes; c'est ce flacon (elixir pur) que l'on achète dans le commerce.
Ce protocole a a été inventé et défini par le docteur anglais Edward Bach dans les années 30. J'ai eu la chance de visiter une année Mount Vernon, la petite maison où Bach habitait quand il mettait au point ses remèdes floraux. Elle abrite encore quelques flacons d'élixir mère.
Ceux et celles qui connaissent l'homéopathie (Bach était homéopathe), feront le rapprochement avec la préparation des médicaments homéopathiques.
L'une des grandes différences entre homéopathie et fleurs de Bach c'est que les substances qui servent à préparer des remèdes homéopathiques ont toutes des effets reconnus sur l'organisme (que ce soient des poisons ou des ingrédients bénéfiques), alors que les fleurs utilisées pour la fabrication des élixirs, pas forcement.
Pour le docteur Bach qui avait identifié 38 remèdes floraux plus un remède composé dit d'urgence (le rescue), chaque fleur correspondait à un mal être psychique que l'élixir venait rééquilibrer; partant du principe qu'un problème psychique influe tot ou tard sur le physique, les remèdes du docteur Bach peuvent aussi s'utiliser pour agir sur la sphère physique même si ce n'est pas leur rôle premier.
De même qu'Hahnemann, l'inventeur de l'homéopathie prenait toutes les drogues pour éprouver sur lui même leurs effets, de même Edward Bach, d'un tempérament hyper sensible, se mit en condition psychologique pour tester chacune des fleurs de la campagne anglaise qui avait attiré son attention (sauf l'olivier, récolté ailleurs).
Comment explique t'on aujourd'hui l'action des élixirs floraux?
On en est aux hypothèses; une piste qui semble intéressante, c'est la fameuse mémoire de l'eau. Utilisée pour faire macérer les fleurs, l'eau serait porteuse d'une information transmise par la plante, une information conservée quel que soit le degré de dilution. On retrouve ici l'homéopathie qui utilise des substances diluées à dose infime.
Si la plante n'a aucune propriété thérapeutique reconnue, comme expliquer que son élixir puisse néanmoins agir?
La meilleure réponse que j'ai pu trouver jusqu'à ce jour est plus empirique que scientifique, mais je fais avec car j'ai pu constater l"efficacité des élixirs. La voici: si on observe une plante sous tous ses aspects avec la plus profonde attention, on peut parvenir à comprendre ses effets, même s'ils n'ont pas été recensés en phythotérapie.
Sans entrer dans des explications complexes, on peut se référer à un courant de pensée qui a donné naissance à l'agriculture bio-dynamique, c'est à dire l'anthroposophie. Pour ce courant, on apprend beaucoup des plantes en les observant très finement, et particulièrement en méditant sur leurs formes et leur mode de croissance dans l'espace. Pour ceux et celles qui s'intéressent au sujet, je conseille la lecture d'un livre récent: Rencontrer les plantes (de Christian Escriva et Jean Michel Florin, ed Amyris). Ils analysent de nombreuses plantes odorantes de la famille des labiées en les décrivant après une très longue observation, si approfondie qu'elle permet d'en déduire les vertus du végétal contemplé, senti, examiné.
Un mini exemple : une olfaction de la menthe citronnée:
"Chez cette menthe la dimension glaciale a presque disparu, il ne subsiste qu'une légère fraicheur. L'arôme est très finement ciselé, parait le plus affiné, le plus délicat de tous les arômes de menthe (… ) Un aspect bleuté évoque même la lavande officinale, l'analyse révèle la présence d'acétate de linalyle à plus de 40%" (N.B. il est aussi présent dans la lavande).
Cette approche particulièrement fine de la nature, elle se trouve magnifiquement exposée dans un autre livre, écrit par l'une de celles qui élaborent des elixirs pour le laboratoire français Deva. Dans L'empreinte végétale, carnet d'un voyage intérieur dans la nature (ed. Ambre), délicieusement illustré ce qui ajoute au plaisir de lecture, Anne Yvette Peyrard raconte quelques préparations d'élixirs avec des mots aussi enchanteurs que précis.
"Un bol au pied du marronnier rouge"
(extrait):
"La rencontre avec ce jeune marronnier rouge qui tient une forme olympique me donne envie de manger la vie avec les doigts. Son parfum doux et aqueux frappe ma mémoire olfactive entre lilas et figuier.
J'ai mis mes cinq doigts de la main gauche sur une de ses feuilles, un par lobe, le compte est bon.On s'est en quelque sorte serré la main. Ensuite, avec mon ciseau japonais, j'ai découpé les fleurs. Elles prennent l'allure de grandes labiées pour qui la vie est facile. Tout s'unifie en leur poids prometteur de matière, le rose doux, le jaune orangé, le suc substanciel… et dans les grappes fleuries, les abeilles sauvages font les folles sans finir leur assiette… "
Un autre extrait qui explicite bien cette quête d'intimité avec le monde végétal:
"Nous laissons aussi s'endormir les facultés d'entrer en résonnance avec la nature, notre nourrice. Comme il est doux pourtant de regagner ce nid vivant, d'en capter les messages par le canal des plantes émettrices, points de rencontre des forces cosmiques et terrestres".
Après tous ces préambules, je vais expliquer d'où m'est venue l'idée d'ajouter des elixirs floraux dans mes produits maison. Il y a quelques années ma peau étant entrée en totale rébellion ne supportait plus rien. De sachant plus quoi faire, j'ai alors testé un peu par hasard un produit de chez Deva: la crème Assistance, faite avec des ingrédients éprouvés (squalane, jojoba, karité, etc) mais qu'alors je supportais à peine, avec ajout dans sa composition de rescue et d'elixir de lotus. Je l'ai très bien tolérée et elle m'a aidé à passer le cap. Bluetansy qui a aujourd'hui disparu de la blogosphère l'avait également essayée avec profit et en avait même refait voir ici
J'ai donc pensé à ajouter des élixirs dans mes crèmes pour leur donner un petit supplément d'âme .
Mais que choisir?
En effet, aux remèdes du docteur Bach, se sont ajoutés depuis plusieurs décennies d'innombrables collections de nouveaux élixirs fabriqués en Australie, en Alaska, en Ecosse ou même en France. Là, j'avoue avoir fonctionné au feeling. Un jour, je me suis rendue chez Art'stella, à ma connaissance à Paris, le lieu où l'on trouve le plus d'elixirs, (la boutique est maintenant installée à Vincennes)… et j'y ai passé de longues heures à tout regarder et explorer.
J'ai raisonné de cette façon: j'ai choisi des plantes qui m'étaient familières et que j'aimais utiliser en phyto pour la peau, j'ai regardé leurs indications au plan énergétique pour voir si ça pouvait coller et j'ai fait ma sélection.
C'est ainsi que j'ai retenu:
-La carotte sauvage. En elixir, elle est utilisée pour affiner l'intuition et surtout déconnecter du mental pur, ce qui me semble intéressant en cosméto, où l'on devrait être dans un contact profond avec la peau, plus sensuel qu'intellectuel. Par ailleurs, j'aime utiliser le totum d'une plante et l"elixir floral de carotte peut donc venir compléter l'He extraite des graines, très régénérante.
-La consoude, dont les feuilles et la racine ont des propriétés très cicatrisantes et réparatrices. L'élixir, lui, apporte vitalité et tonicité, tout en facilitant la détente corporelle, ce qui colle à ce que je demanderais dans l'idéal à un produit cosméto.
J'ajoute parfois un elixir protecteur, à base de plantes également.
Comme j'apprécie beaucoup les cactus :
-Aura cleansing cactus (cleitocactus straussii), un elixir qui protège ceux dont le champ d'énergie est trop perméable.
Quand je prépare des brumes énergétiques spécifiques, je m'interroge sur ce que je perçois du caractère de son ou de sa destinataire, et là, je m'intéresse d'abord à son psychisme; la sélection se fait alors selon les propriétés attribuées à tel ou tel elixir.
J'utilise aussi des élixirs de pierres précieuses, mais ce sera pour une autre fois…
Parmi tous les livres publiés sur les elixirs floraux, j'aime bien Le guide familial des élixirs floraux (ed Sully) de Ronald Mary et de Philippe Ménéchi.
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