Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
14 Mai 2011
Après avoir expérimenté la gelée vinaigrée en rinçage après shampoing, j'ai pensé qu'une gelée vinaigrée anti inflammatoire serait aussi très pratique à emporter en vadrouille.
Dans ce cas, on doit d'abord préparer un vinaigre anti-inflammatoire, en faisant macérer un choix de plantes… dans du vinaigre bien sûr. J'ai lu pas mal de textes sur le vinaigre à cette occasion, qui m'ont fait un peu changer de point de vue, et notamment, à cause de deux ouvrages:
-Parfums apprivoisés de René Laruelle (ed. le temps apprivoisé 2000). René Laruelle est un "nez" belge atypique qui a beaucoup -et bien- écrit sur les parfums. Dans ce livre d'une centaine de pages, une ou deux sont consacrées aux vinaigres (de toilette). Il y indique:
"Si vous utilisez le vinaigre d'alcool, vous pouvez, en prenant des mesures élémentaires d'hygiène, travailler à chaud ou à froid. Dans ce dernier cas, vous êtes assurés de conserver aux végétaux le maximum de leur saveur et de leur parfum.
Si vous utilisez du vinaigre de vin, de cidre ou même de malt, mieux vaut travailler à chaud. ce qui ne signifie pas porter à gros bouillons. Arrétez de chauffer quand vous percevez un bon frémissement.
N'utilisez pas de produits aromatiques cueillis à la rosée. Attendez qu'ils soient séchés pour éviter les réactions intempestives après mise en solution à cause de la présence d'eau, indésirable".
Il donne ensuite deux recettes: dans l'une, un vinaigre de toilette sophistiqué, il incorpore de l'alcool à 95 et dans l'autre, un vinaigre d'encens (en cours de préparation à la maison en ce moment) également.
Il y a donc réticence envers le vinaigre de cidre pourtant très utilisé dans les recettes de vinaigres aux plantes. Ce que vient confirmer un autre ouvrage, plus ancien:
-Le formulaire de parfumerie (tome III) de René Cerbelaud (1936. Auto édité. Un immense merci à la donatrice de ce trésor). On y trouve une vingtaine de pages sur les vinaigres de toilette, avec de nombreux conseils, des recettes … et des mises en garde. Ainsi ce cher René (je me permets cette familiarité car je le lis beaucoup… ) :
- déconseille l'utilisation de passoire métallique pour filtrer
-rappelle la définition des vinaigres de toilette, mélanges de vinaigre d'alcool ou de vinaigre artificiel (obtenu à partir d'acide acétique) et d'alcool de degré alcoolique élevé et aromatisé avec des He, des résines, etc.
Il ajoute: "il faut fixer ces vinaigres de toilette non pas à l'ambre (ça on n'en a pas!) au musc (là non plus, pas de risque!) ou avec des aldehydes à molécules élevées mais surtout avec des baumes ou des oléo-résines pour que l'odeur acétique soit un peu atténuée ( … ). Les baumes et les résines ne se dissolvent bien que dans l'alcool à 80°".
-il déconseille aussi les HE à phénol et diphénol (girofle, thym, etc. ) l'eucalyptol et les He qui en renferment.
Quand j'ai lancé de nouvelles macérations vinaigrées, au lieu de faire macérer les plantes dans du simple vinaigre de cidre, j'ai donc conjointement utilisé du vinaigre d'alcool, d'autant qu'on en trouve maintenant en bio (dans les Biocoop). J'ai également ajouté quelques gouttes d'EPP. J'ai repris les mêmes plantes que dans mes recettes précédentes (voir ici par exemple pour les explications de ce choix): buchu, matricaire, thé vert, rose, matricaire, souci, plus une, pour ses propriétés calmantes et cicatrisantes, le lys, car j'ai réussi à trouver des pétales séchés ici. J'ai filtré au bout d'une quinzaine de jours.
Pour obtenir un vinaigre très limpide: filtrer une première fois. Laisser reposer une nuit par exemple, puis refiltrer en laissant éventuellement au fond le léger dépot qui a pu apparaître.
Ayant eu des déboires (floculation légère) avec la gelée vinaigrée pour les cheveux et avec un déodorant qui incorporaient tous deux gel d'aloes et xanthane, j'ai cherché un aloes non gelifié; j'ai opté pour des ampoules qui assurent une bonne conservation de l'aloes pur.
J'ai corsé avec un peu de teinture d'achillée, cicatrisante. Attention, cette teinture peut s'avérer allergisante pour certaines personnes; la tester avant.
J'ai également ajouté de l'hydrolat de menthe poivrée, merveilleusement antalgique.
J'ai utilisé 2% de xanthane, ce qui suffit largement pour obtenir un gel qui va épaissir un peu plus en quelques jours et j'ai prudemment conservé au géogard.
Par ailleurs, j'ai ajouté de l' élixir d'hématite. L'hématite est un oxyde de fer.
Pourquoi ce choix?
Parce qu'il existe maintenant un extrait d'hématite censé booster la formation de collagène (encore une création Gattefosse, voir ici). Je fais la supposition qu'à dose homéopathique, -ce qui est le cas avec un elixir-, ça pourrait peut être également marcher… dans la mesure où l'extrait d'hématite en question serait actif à très faible dose si on lit les détails du brevet ici (efficacité avec 0,05% de l'extrait dans une formule, l'extrait renfermant lui même de 0,1 à 0,5% de substance active).
Gelée vinaigrée anti inflammatoire (en % ou sur 100g)
12g jus d'aloes bio (Super diet, présenté en ampoules)
24g hydrolat menthe poivrée (Essenciagua)
0,5g elixir d'hématite
2g teinture d’achillée maison
0,6g geogard
2g xanthane
le reste en vinaigre de plantes jusqu’à 100g
C'est conditionné en flacons roll on; je ne sais pas si l'idée est si bonne car peu de produit sort à chaque fois.
L'utilisation: sur les bobos du quotidien, les brûlures légères, les coupures… à la fois pour désinfecter, calmer et hâter la cicatrisation.
On peut bien sûr varier les plaisirs: se passer de l'elixir d'hématite, utiliser une autre teinture ou augmenter la ose de teinture, choisir un autre hydrolat, etc. Comme le gel est assez ferme, le conditionnement en flacon souple est également très pratique. iI suffit d'en prélever un peu au creux de la main. Le grand avantage: la viscosité, qui évite le gaspillage.
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