Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
18 Octobre 2011
J'avais reçu en cadeau du Laos un très joli pochon d'herbes (luk pra kob en thai) que l'on utilise en Asie pour effectuer des massages doux. J'ai fini par le défaire entièrement pour voir comment il était fabriqué… et pour tenter d'en faire à mon tour.
Ce qui me fascinait le plus, c'était la beauté du pliage. Pas de couture, juste une cordelette avec une façon intrigante de tortiller le tissu … J'ai oublié de photographier l'original avant de le défaire…
Je me suis donc lancée.
Le contenu des pochons: farce d'herbes
Les luk pra kob thai renferment des herbes et des épices locaux, dont beaucoup tenus pour détoxifiants. Dans ce que j'ai pu recenser: gingembre, lemongrass, citron vert, curcuma, feuilles de camphrier, d'eucalyptus, de tamarin, de pandanus, shikakai, sel, menthol, patchouli etc.
( Voir ici, ou ici ou encore ici avec des photos de la réalisation du pochon).
N'ayant pas sous la main des herbes fraîches thai (ou alors, pas bio), j'ai décidé de choisir des plantes et des ingrédients que, d'expérience, je trouve intéressantes pour la peau.
*J'ai commencé par réunir plusieurs argiles douces (blanche, bleue, violette) que j'ai légèrement humidifées avec de l'eau d'Uriage et de l'hydrolat de lavande avant de les laisser sécher. Outre ses propriétés détoxifiantes, l'argile permet de mieux amalgamer les plantes.
*Ensuite, j'ai mixé pas mal de flocons d'avoine bio que je trouve très apaisants pour la peau.
Tamisage des flocons d'avoine. J'évite le métal; la cuillère est en nacre, les mailles de la passoire en nylon
*Puis j'ai ajouté chaque ingrédient listé ci dessous, après l'avoir mixé finement puis tamisé. Mieux vaut mixer séparément pour obtenir des poudres homogènes.
Ajout de la poudre de roses rouges
La liste peut bien sûr varier selon les préférences… et ce qu'on a dans les placards.
Roses rouges
Consoude feuilles bio
Matricaire fleurs
Graines de sésame (un peu car ça colle)
Thé vert cru bio
Gingembre en poudre maison bio
Fenugrec indien bio
Sauge grecque sauvage
Fenouil graines bio
Roses roses marocaines
Zaatar israelien ( à base de marjolaine, thym, sésame, etc)
Tulsi indien bio (basilic sacré)
Algues bretonnes
Poudre de santal indienne
J'ai obtenu près de 500g de poudres, un long labeur qui m'a permis de confectionner environ 12 pochons.
J'ai ensuite parsemé le mélange de gouttes parfumées:
-HE de keffir lime (peau), les écorces de keffir se trouvent dans toutes les formules de pochons thai.
-Absolue de rose bio.
J'ai laissé reposer 24 heures en touillant régulièrement puis j'ai attaqué la confection des pochons.
La petite famille pochons. Ils ont donc l'aspect d'un baluchon, surmonté d'un manchon roulotté. une cordelette permet de le tenir.
Pliage du pochon
Le modèle original est taillé dans une pièce de coton de 22cmX29cm. La poudre (solidifiée après usage) est posée au tiers de sa surface.
J'ai découpé des rectangles dans un vieux et beau drap ancien (déchiré de vieillesse) en coton.
Ensuite, j'ai un peu tâtonné pour trouver le pliage.
Tentative d'explications en images:
Poudre (40g environ) posée au tiers du rectangle
Le baluchon est ficelé avec une cordelette de coton (achetée en Grèce, paradis des ficelle de toutes sortes). Elle est très proche de l'original. Comme on ne plis pas au milieu, les pointes de tissu du baluchon sont de hauteur inégale. On pose le pochon en disposant les deux bouts de la ficelle vers le haut, elles passent devant le pliage disposé en éventail, petits plis sur le devant.
On replie l'éventail en un bandeau en coinçant les petits plis à l'intérieur. Puis on retourne le tout de l'autre coté et on roulotte le bandeau jusqu'au bout en commençant par une extrémité (cela se fait perpendiculairement au pochon). On obtient un petit rouleau, à serrer le mieux possible et on rentre le bout restant (à obtenir en biais) sous le tissu du rouleau à l'aide d'une pointe (j'ai utilisé une baguette coréenne en métal). Les deux cordelettes doivent ressortir par le haut du roulotté. On les tortille ensemble en cordelette pour faire une anse et on la noue autour du pochon, à l'endroit où il est resserré. Ouf…
L'utilisation
Ces pochons réchauffés à la vapeur sont appliqués sur le corps, notamment sur les articulations ou sur le visage (selon les plantes utilisées), souvent après avoir massé la zone. On tamponne la peau avec le pochon chaud d'une main ferme mais sans frotter. L'humidité doit faire légèrement exsuder la poudre de plantes qui doit être odorante.
J'avais testé celui que j'avais reçu dans ma baignoire et trouvé ce moment très agréable.
il suffit donc de chauffer un pochon en le plaçant dans un panier vapeur (chinois ou une marguerite). Puis de l'appliquer sur la peau quand il est chaud, mais pas trop. Garder le panier vapeur à côté si nécessaire pour réchauffer régulièrement le luk pra kob. On peut aussi se faire aider…
Un pochon peut servir deux ou trois fois à condition de le faire sécher puis de le conserver au froid entre deux usages … sans attendre trop longtemps quand même.
Amusez vous bien si vous essayez…
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