Lors d'un récent voyage à Madère, j'avais rapporté ça:
Fruit du monstera deliciosa (faux philodendron) encore vert.
L'argumentation du marchand était la suivante: vous achetez le fruit vert, il mûrit sagement pendant trois semaines. Quand la peau vire au jaune, il est mûr à point, vous pouvez le déguster. Sur place, au merveilleux marché de Funchal d'où vient la bête, j'ai pu la goûter: elle possède un exquis parfum de litchi (beaucoup disent ananas +banane). Mon intention première était donc, de retour à Paris, de photographier régulièrement son lent murissement avant de me régaler de ses grains translucides et parfumés. Il a débarqué chez moi, jeune adolescent, avec cette couleur :
Pointe "écailleuse" du Monstera
Après sa première séance photo, j'étais toute contente. J'avais installé Monstera près d'une fenêtre exposée sud-ouest (soieil d'après midi) et il paraissait paisible.
Le même soir, que vois-je?
Fruit du Monstera, toujours pas mûr, mais en pleine effervescence
Monstera avait littéralement éclaté -bien plus tôt que prévu-… Or tout ce que j'ai pu lire sur la comestibilité du fruit du faux philodendron, -fruit appelé cériman- va dans le même sens: tant que c'est vert, c'est toxique.
Pourtant, de près, il était sacrément tentant:
Quand c'est pas mûr, c'est pas mûr…
J'ai donc patienté. Hélàs, Monstera s'est irrésistiblement et obstinément mis à virer au noir. Il n'a jamais jauni.
Je ne vous le montrerai pas en photo… il était devenu trop vilain. Une odeur délicieuse commencait pourtant à monter du plat où il trônait … attirant à elle une nuée de moucherons, amateurs, sans doute, de curiosités décadentes et exotiques. J'ai dû me résoudre, la mort dans l'âme, à le jeter. je pense qu'il a eu le blues et n'a pas supporté l'exil -ni, peut être, le trop grand changement d'hygrométrie- .