Le parfum des roses de Granville (et un peu d'ailleurs)

Lors d'une balade à Granville fin juin, j'ai visité la maison de vacances d'enfance de Christian Dior et surtout son magnifique jardin, en pleine floraison à cette époque de l'année. Une obsession de roses parfumées.

Dès l'entrée, c'est la rose jardin de Granville qui mène le bal, avec une odeur délicieuse, nette, fine et classique. Répandant allègrement en fin de floraison ses pétales pastels, ce rosier est omniprésent dans les massifs. Créé en 2010 par Jérôme Rateau pour le rosiériste André Eve, il a la réputation d'être costaud et je me promets d'en planter à Roscoff.

... D'autant que j'ai découvert de retour à Paris que la maison Dior en avait planté en 2020 23 000 pieds sur six hectares, à 20 km à peine de Granville pour utiliser toutes les parties de la plante dans ses cosmétiques. Ce qui me donne une furieuse envie de me lancer à mon tour dans des expériences, de façon bien plus modeste bien sûr.

J'utilise la rose avec fidélité depuis des années. Quelques gouttes d'huile essentielle de rose de Bulgarie dans la crème visage (j'adore sa note fruitée). Un mélange eau de rose de Damas+ hydrolat de cassis (pour atténuer la note trop rose) en pschitt tonique. De la teinture de rose maison à petites doses dans des laits. Du vinaigre de rose -du jardin-  pour apaiser piqûres et gratouillis. Un enfleurage de pétales dans un mélange huile de coco-karité. De l'élixir de roses - toujours de mon jardin- pour ses effets énergétiques harmonisants. Des baumes à lèvres avec de la cire de rose, du miel rosat, etc. La fleur se glisse partout sur ce blog depuis le début et il y a moult recettes.  

J'ai aussi longtemps acheté des pétales de rose séchés (iraniens ou pakistanais)  incroyablement parfumés pour des bains d'yeux très apaisants. J'en parlais ici. 

J'ai commandé récemment une trilogie d'exquis hydrolats de rose (de damas, centifolia et alba) dont mon préféré est celui de rosa alba.

Je reste intriguée par la rose de Granville qui n'appartient à aucune de ces trois variétés utilisées dans les soins cosmétiques ou le parfum (sans compter la rosa gallica, vieille habituée des herboristes). 

J'ai aussi fait sécher des pétales de deux de mes rosiers bretons:

*Un très ancien, sans nom, peu parfumé mais exubérant, sentimentalement je l'aime beaucoup (j'en ai repéré plus d'un dans d'autres jardins roscovites)

* et un autre, rose pâle, très odorant, generous gardener (pépinières David Austin) dont je rate souvent la floraison.

Pour revenir à Granville, je suis totalement tombée sous le charme du parfum profond, opulent, avec une note de myrrhe, de ce rosier du jardin Dior.

Le jardin est entretenu par la ville. J'ai supposé qu'elle restait peut-être fidèle au rosiériste André Eve. J'ai en repéré sur leur catalogue une, qui  ressemblait de très près à la mystérieuse de Granville, je les ai appelés et ils m'en ont confirmé le parfum puissant. Si c'est la même, elle s'appelle Abbaye de Beaulieu. Une création très récente -2020- du même Jérôme Rateau. Je me promets aussi de l'acquérir dès que je lui aurai aménagé une place..