Des plantes au parfum, des voyages, des inspirations culinaires ou botaniques
5 Juin 2022
haricots de mer flottant au fil du courant; wakamé séchant dans le jardin
Lors de mes séjours à Roscoff, je guette les coefficients des grandes marées pour partir à la cueillette des algues. Grand bonheur de patauger dans un fond d'eau (parfois plus qu'un fond d'ailleurs) et de s'émerveiller d'un univers étrange et excitant, pourtant si proche du rivage.
Je vadrouille souvent en compagnie d'une copine savante, à l'œil de lynx pour différencier les variétés. Elle connait tous les noms latins, que j'ai parfois la paresse, je l'avoue, de mémoriser, sauf s'il s'agit d'algues bonnes à manger ou à transformer dans des préparations expérimentales.
Je peux aussi y aller seule, surtout en hiver et en début de printemps, même sans gros coefficients, pour récolter un peu d'une de mes favorites- pour son parfum surtout, très poivré- : l'osmonde (osmundea pinnatifida) (clic). Cette petite algue découpée comme une fougère se trouve sur les rochers, à mi-estran mais elle disparait quasiment ou alors perd ses couleurs dès que la chaleur monte, si on peut parler de chaleur dans le Finistère nord…Elle est classée dans les algues rouges, même si au mieux de sa forme, elle affiche des tons brun foncé.
Parmi les autres algues que j'utilise, il y a bien sûr la laitue de mer (ulva lactuca) qui se ramasse très facilement, mais mieux vaut attendre d'assez grandes marées pour la cueillir le plus loin possible des pollutions. Egalement dans les vertes, l'ao-nori ou uva intestinalis, qui se présente en fines touffes chevelues.
La dulse (palmaria palmata), classée dans les rouges, me fait penser à des fettuccine, pour sa forme en rubans. Elle se fixe aussi sur des rochers (gros rochers généralement), et elle est très agréable à ramasser car son toucher a un petit côté élastique et pimpant très plaisant. A partir d'un coefficient de 85, je sais où pouvoir la trouver.
Avec ce coefficient, on peut aussi aller chercher des haricots de mer (himanthalia elongata) à la bonne saison, plutôt au printemps pour couper aux ciseaux juste les extrémités. Ils flottent et s'étirent comme d'interminables spaghettis au fil de l'eau.
Pour le wakamé (undaria pinnatifida) le chouchou de mes expérimentations gourmandes, il faut attendre les grandes marées et le printemps…
wakamé dont le pied est tout enjuponné
…. Comme pour les différents kombus que l'on trouve en Bretagne. Ruban épais du kombu breton (laminaria digitata) et le kombu royal (laminaria saccharina) dont les bords ondulés le font ressembler à un crocodile.
crocodile-kombu
J'évoquerai aussi plus tard au fil du récit de mes divers essais, la coralline (corallina officinalis) , le pioka, (chondrus crispus), etc.
clic pour les bonnes pratiques de ramassage
Les articles du blog où j'ai déjà parlé des algues:
-Une sortie algues à Roscoff, en 2009: clic
-Sur la fragilité de la biodiversité, même à Roscoff paradis des algues : clic alors que le projet ruineux d'un nouveau centre nautique dans une zone jouxtant une partie Natura 2000 (à 300 m à peine… ) risque de fragiliser voire de détruire de nouveaux pans de l'estran.
-Pour l'exotisme: à propos d'une algue comestible (lato) découverte aux Philippines et consommée aussi à Okinawa clic
-Egalement exotiques, des algues d'eau douce pêchées dans le Mékong et découvertes lors d'un voyage en Thailande et au Laos clic
*J'ai également déjà publié un certain nombre de recettes avec algues dont je donnerai les liens au fil des articles qui vont suivre
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